Difficultés familiales

L’objectif est de permettre à l’enfant d’intégrer sa souffrance actuelle en effectuant dans un premier temps un réaménagement psychique par la verbalisation, le jeu ou le dessin.

Puis grâce à cette décharge émotionnelle et à un apaisement momentané de l’amener à donner un sens aux expériences douloureuses vécues et à faire les liens entre ce qu’il est en train de vivre et ses expériences passées pour les intégrer à son histoire.

Les conflits intra-familiaux sont le lot de toute entité familiale. Toutefois, certains se présentent à répétition ou peuvent se cumuler (séparation, problèmes financiers, maladie, décès d’un proche, mésentente parentale, etc…). Et c’est bien la récurrence et l’intensité des problématiques rencontrées qui va influer sur le développement affectif de l’enfant. Ce cocon qu’est la famille n’est plus sécure et ne lui permet plus de bénéficier de l’attention qui devrait être la sienne. Angoisse, tension, inquiétudes profondes vont devenir le quotidien de l’enfant ou de l’adolescent.
Tout déséquilibre dans la sphère familiale impacte l’enfant et modifie son comportement. Même si les parents essaient de le préserver au maximum, l’enfant baigne alors dans une atmosphère différente : ce changement d’ambiance, vivement ressenti, suscite inquiétude, voire angoisse. Va donc se développer une importante fragilité psychoaffective, qui va impliquer une recherche d’attention de plus en plus marquée et ceci de quelque façon que ce soit. Ainsi, les efforts consentis pour encourager et poser des limites ne sont pas assez bien coordonnés. Et elles ne sont pas dosées de la manière adéquate.
Bien souvent, elles récompensent les comportements non souhaitables. Si les compliments arrivent lors des événements importants tels que les passages de classe ou les examens, la plupart des réactions quotidiennes aux actes positifs sont faibles et pas systématiques.

C’est là que le bât blesse, de nombreux jeunes sentent qu’ils vont tirer un plus grand bénéfice de la négativité, ils vont percevoir ces réactions plus fortes comme des récompenses, c’est-à-dire le contraire de ce qui était visé. Certains enfants pensent même que la seule manière pour eux d’obtenir de l’attention et du temps qualitatif est d’enfreindre une règle afin de recevoir une leçon de morale ou une réprimande.

Pour l’enfant difficile – qui est véritablement « accro » à la réaction négative – les leçons de morale, les avertissements et les réprimandes sont autant de marques d’attention. La réprimande ou le sermon qui fonctionnent avec l’enfant ordinaire produisent l’effet inverse sur l’enfant difficile.

Si, par exemple, un jeune a l’impression qu’il ne vous voit vous éveiller que lorsqu’il se montre intransigeant, grossier ou qu’il dérange la classe, il va convoquer cet état chez vous chaque fois qu’il aura besoin de se relier à vous ou de se « ravitailler » sur le plan affectif. Ce schéma n’a rien à voir avec un problème comportemental particulier. Il concerne l’obtention d’une connexion avec vous et vos réactions émotionnelles.

C’est souvent dans ces moments-là que l’on peut observer les effets de leur manque d’auto-estime. Trop souvent, ces enfants vont rejeter les commentaires positifs ordinaires parce qu’intérieurement, ils doutent que quelque chose de positif puisse être vrai. En effet, leurs expériences primitives d’eux-mêmes reposent sur la confirmation de leur négativité et de leurs échecs.

Il ne le fera pas exprès, mais le coté addictif de l’habitude la conduira vers la perspective de réactions plus intenses. Plus les règles et les conséquences sont sévères, plus il se trouve incité à aggraver son comportement. Peu importe que les règles soient bonnes ou que les sanctions soient substantielles, son énergie continuera à se centrer sur la transgression des limites.

Il nous faut éveiller en lui la confiance envers le fait qu’il existe une multitude de manières d’obtenir des réponses gratifiantes.